Préparer et se préparer aux épreuves écrites du baccalauréat STG

 

Le baccalauréat 2007 constitue une échéance déterminante dans la rénovation STG. Sans mettre un terme à une période de changement de contenus d’enseignement et de méthodes de travail dont les effets sur le niveau général de nos élèves et sur l’image de cette filière technologique ne seront mesurables qu’à long terme, le baccalauréat devra permettre d’évaluer d’ores et déjà la maîtrise des nouveaux concepts par nos élèves et leur capacité à les mobiliser dans un contexte pratique.

 

En effet, c’est l’un des points communs des enseignements de « communication et gestion des ressources humaines » et de « management des organisations » que de fournir aux élèves un ensemble de connaissances nouvelles qui prennent tout leur sens à travers l’analyse de pratiques de gestion et de management. Dans l’esprit de la rénovation STG, savoirs et savoir-faire restent indissociables, de sorte que doter les élèves d’outils notionnels ou conceptuels sans se soucier de leur utilisation pour observer et comprendre la réalité des pratiques de gestion ou de management est dépourvu de pertinence.

 

Cependant, nous savons tous qu’il ne suffit pas d’en être personnellement convaincu pour que cette disposition s’intègre spontanément à nos pratiques pédagogiques. Personne ne saurait nier en effet qu’en dépit de notre volonté individuelle d’associer théorie et pratique, de mettre systématiquement les concepts à l’épreuve de la réalité, nos démarches pédagogiques sont le plus souvent contraintes par le facteur temps, pour ne pas dire soumises en permanence à un cadrage horaire.

 

Comment faire alors pour que nos élèves soient effectivement préparés aux épreuves du baccalauréat qui évalueront la maîtrise de connaissances spécifiques et la capacité conjointe de les mobiliser pour analyser une situation pratique ? Poser la question en ces termes revient à s’interroger sur la notion de double évaluation et à rompre avec l’approche traditionnelle distinguant au moins deux types d’évaluation : l’évaluation des connaissances d’une part et l’évaluation des méthodes d’analyse d’autre part. Un retour sur la définition des épreuves de « management des organisations » et de « communication et gestion des ressources humaines » permettra de mieux cerner cette approche particulière de l’évaluation.

 

L’épreuve de « communication et gestion des ressources humaines » comporte une partie écrite qui permet d’évaluer les connaissances du candidat et son aptitude à résoudre un problème, en proposant des solutions pertinentes et argumentées et à mobiliser les méthodes et les techniques appropriées. Les critères d’évaluation de la partie écrite précisent que l’épreuve vise à évaluer l’aptitude du candidat à analyser une situation de gestion ou de communication, proposer et justifier une solution, mettre en œuvre des outils, des méthodes et des techniques appropriées et en montrer l’intérêt et les limites (Note de service n°2006-031 du 24 février 2006 parue au BO n°10 du 9 mars 2006 - http://www.education.gouv.fr/bo/2006/10/default.htm).

 

L’épreuve écrite de « management des organisations » vise à évaluer la connaissance des concepts et des notions fondamentales et la capacité du candidat à les mobiliser pour l’analyse des organisations et des pratiques de management. Elle vise également à vérifier les acquis méthodologiques dans cette discipline. Les critères d’évaluation précisent en outre que l’épreuve vise à évaluer l’aptitude du candidat à analyser une organisation, identifier une situation ou un problème de management et en proposer une analyse ou un diagnostic raisonné et argumenté (Note de service n°2006-032 du 24 février 2006 parue au BO n°10 du 9 mars 2006)

 

Nous pouvons dégager de ces instructions les caractères fondamentaux de l’évaluation au baccalauréat :

 

- elle s’appuie sur une situation pratique toujours contextualisée et, le cas échéant, problématique ;

- elle permet de vérifier le degré de maîtrise de connaissances, concepts ou notions propres à la discipline ;

- elle permet d’apprécier la pertinence et la cohérence de méthodes d’analyse ;

- elle permet de juger de la qualité de réflexion, de raisonnement et d’argumentation.

 

Par conséquent, préparer nos élèves au baccalauréat revient à les amener :

 

- à maîtriser des connaissances destinées à être mobilisées pour comprendre une situation pratique contextualisée,

- à mettre en œuvre des méthodes d’analyse permettant d’examiner, d’identifier, de démêler, d’expliquer, etc. les caractéristiques, les contraintes et les enjeux d’une situation pratique contextualisée et problématique,

- à structurer et rédiger une analyse destinée à décrire une situation pratique dans son contexte, à rendre compte des choix effectués et à en montrer les limites, et, le cas échéant, à proposer d’autres options possibles pertinentes, réalistes et argumentées.

Revenons maintenant sur les contraintes de temps qui s’imposent à nous au quotidien, et qui rendent difficile sinon impossible de placer régulièrement les élèves dans les conditions de l’examen (en dehors du baccalauréat « blanc »). La réalité de cette difficulté ne doit pourtant pas nous obliger à alterner systématiquement des types d’évaluation (évaluation des connaissances, évaluation des méthodes d’analyse et évaluation des qualités rédactionnelles) sans se préoccuper des liens nécessaires à établir entre ces différentes évaluations.

 

En effet, une succession d’évaluations de nature différente ne favorise pas l’intégration des capacités qui seront évaluées à l’examen mais conduit au contraire à une parcellisation des capacités ; ce qui revient à exposer l’élève à la difficulté d’intégrer ces capacités distinctes seulement lorsqu’il sera confronté aux épreuves du baccalauréat. C’est pour cela qu’il convient de favoriser le plus souvent possible une évaluation conjointe des connaissances, des méthodes d’analyse et des qualités rédactionnelles en prenant appui sur une situation pratique contextualisée. L’enjeu est d’autant plus important que les programmes de STG ne sont pas des référentiels professionnels. L’évaluation ne peut donc porter sur la qualité d’une production en référence aux exigences du monde du travail. Par contre, la capacité d’analyse et de mobilisation de connaissances devient centrale, préparant ainsi aux études supérieures.

 

Le Crcom s’est résolument inscrit dans cette perspective en fournissant dès l’année dernière des supports d’évaluation construits à partir de situations pratiques contextualisées et problématiques, nécessitant la mobilisation de connaissances spécifiques et proposant des questionnements destinés à faciliter l’analyse méthodique, raisonnée et argumentée des situations et de leur contexte. Le Crcom s’engage cette année à enrichir cette offre en mettant à votre disposition des supports d’évaluation encore plus innovants et destinés avant tout à préparer nos élèves aux épreuves du baccalauréat.

 

Jean-Bernard Ducrou